2016 РConfirmations de Pentec̫te

Le 15 Mai 2016 à la cathédrale de Nantes

Confirmation de 162 adultes

confirmation_2014Chers amis confirmands, que vous arrive-t-il pour que vous retrouviez dans cette cathédrale, le jour de pentecôte ? Que s’est-il passé ? Quel est donc ce sacrement de confirmation que vous désirez tant ? L’un d’entre vous m’écrit : « depuis quelque temps, j’ai besoin de me recentrer sur les choses essentielles de ma vie ». Une maman fait le récit de son parcours : « Pendant ma jeunesse, ma vie était peu tournée vers le Seigneur. Je ne le connaissais pas ou peu. Puis il y a eu la rencontre de mon époux et le désir de bâtir avec lui quelque chose de solide.. Ma curiosité et ma soif de connaître la vie de Jésus n’a cessé de grandir avec l’arrivée de mes enfants et les nombreuses rencontres faites par le biais de l’école et de la paroisse ». Oui, cela commence par un désir, une soif qui nous habitent. Nous pouvons aimer notre vie professionnelle, la musique. Nous pouvons aimer le foot mais jamais il ne nous comblera, même ce grand joueur acclamé hier soir à Paris ! Le désir de Dieu est inscrit dans le coeur de tout homme, car l’homme est fait pour Dieu et pour rien de moins.

Plusieurs désirent la confirmation à cause d’un engagement dans l’Eglise, parfois à cause des jeunes enfants qui suivent la catéchèse. C’est bien cela : le don qui nous est fait, dans la suite de notre baptême, c’est pour les autres, pour être témoin de Jésus comme les apôtres. Si nous laissons l’Esprit-Saint agir, des fruits sont donnés. J’en nomme trois :

Le premier fruit : être uni davantage au Christ Jésus. L’Esprit nous guide vers Lui, nous le fait aimer davantage. Une accompagnatrice ( je remercie à cette occasion, tous les accompagnateurs prêtres, diacres, laïcs qui m’ont écrit) me parle d’un papa confirmand : « depuis deux ans, il prie, lit l’Evangile, médite. Un jour au cours d’une conversation, il lui est sorti le mot : « christ » ; il fut surpris d’entendre ce mot dans sa bouche, il ne l’avait pas prononcé depuis son adolescence ». Et vous allez continuer, cher confirmand, à prononcer ce nom si beau ! Regarder le Christ qui part à la rencontre des petits et des pécheurs, et écouter ses paroles dans cette Année Sainte de la Miséricorde, voilà un fruit de la confirmation. Alors, être confirmé, c’est un risque : le risque de prendre au sérieux la parole que Dieu t’adresse plus que celle de BFM Tv, de Canal + ou de Gala, le risque du pardon, le risque de la pauvreté d’une vie simple. La confirmation, c’est un risque, le risque d’attraper la sainteté et ce risque là… nous voulons le courir.Oui, être unis davantage au Christ Jésus.

Deuxième fruit : nous découvrir davantage enfants de Dieu. Saint Paul le dit dans la deuxième lecture : « l’Esprit fait de vous des enfants de Dieu ». Parfois on nous demande de manière un peu ironique : Qu’est-ce que ça change d’être catho ? Que répondriez-vous ? Saint Paul me suggère une réponse : Nous ne sommes pas seuls. Nous ne serons jamais seuls. L’une de vous m’écrit : « Dieu, Je le vois comme un père bienveillant à qui on peut tout confier, joies et peines ». Notre monde est traversé par des peurs qui génèrent le repli, le chacun pour soi, la violence. Contre la peur, la foi, la confiance : nous sommes enfants de Dieu. L’Esprit murmure en nous : Abba, Père. Qu’il vive ce coeur de fils et de fille de Dieu ! Qu’il n’y ait plus de méfiance à son égard, de doute radical. Comment un Père peut-il abandonner ses enfants quand l’épreuve les frappe ? A ces moments-là, au contraire, notre Dieu est en nous, pour traverser l’épreuve avec nous. 2

Pour évoquer le troisième fruit, je pense aux nombreux témoins qui vous ont conduit là : vos époux, vos enfants. L’un d’entre vous, me parle des parents de ses amis cathos, « chez qui il fait si bon vivre ». « J’ai rencontré des personnes merveilleuses qui m’ont aidé à grandir, qui m’ont permis d’appréhender le monde avec un regard nouveau ». L’Esprit nous change et nous fait nous découvrir davantage frères et soeurs les uns des autres, et de l’humanité. Le jour de Pentecôte, les apôtres étaient enfermés ; mais, avec l’Esprit-Saint ils prennent la route. L’Esprit les change et les fait rencontrer des frères en humanité ! L’Esprit-Saint, L’Esprit d’Amour nous change. Si tu veux que rien ne change dans ta vie, alors rejoins la troupe des habitués, des sclérosés, des immobiles, et surtout ferme ta bible, oublie ta confirmation et ne viens pas célébrer Pentecôte. Mais si tu es prêt à ce que tout change et donc toi le premier, alors tu es au bon endroit car la Pentecôte, la confirmation, c’est le tout début de l’aventure de l’amour.

Mais viennent les objections : quand même, bien des choses ne changent pas dans nos vies ! C’est vrai ! Bien sûr que nous voulons être riches, bien sûr que nous voulons commander aux autres, bien sûr que nous voulons être à l’abri de tout danger, comme tout le monde ! Tout cela habite nos coeurs. Mais nous témoignons que l’Esprit Saint que nous avons reçu nous fait trouver ailleurs notre bonheur. Avec vous, je ne renonce pas à la richesse parce qu’elle est interdite, je ne renonce pas à la violence parce qu’elle est interdite, mais nous choisissons, ensemble, d’être plus proches des pauvres parce que l’amour de Dieu habite notre coeur ; nous choisissons de renoncer à la violence parce que l’Esprit de paix habite notre coeur ; nous choisissons de ne pas prendre tout ce qui nous plaît au moment où cela nous plaît parce que l’Esprit de Dieu habite notre coeur et nous permet de mettre en avant non pas nos désirs mais ce qui est bon pour les autres. Oui, l’Esprit-Saint, le défenseur, plaide en nous la cause des autres et Il nous change !

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