La chapelle au XIXème siècle

Après la période révolutionnaire et au fil des affectations dans les années suivantes, la dégradation de la chapelle et des bâtiments du couvent des Minimes semble inexorable alors que les communautés religieuses d’avant la Révolution reprennent pied progressivement dans le quartier.
A propos de l’état de la chapelle, voici ce que nous lisons dans deux rapports écrits en 1825 et 1849, respectivement par M. de La Gournerie et Théodore Nau : « Pour stocker les tonneaux de bière, des piliers sont coupés sur une hauteur de plusieurs mètres ; le mur de la façade Ouest est percé pour laisser le passage aux cheminées des chaudières ; rue Malherbe, des ouvertures sont réalisées pour le chargement des voitures ; la façade Nord est percée pour laisser le passage des chevaux qui circulaient à l’intérieur de la chapelle.
Les piliers sont dégradés, les murs et les voûtes sont noircies, des portes défoncées, le sol recouvert de débris et le dallage n’est plus qu’un lointain souvenir ; les tombeaux ont été ouverts pour récupérer leur contenu.
Les toitures, par manque d’entretien, fuient ; les vitraux sont brisés, l’eau s’infiltre de partout, ce qui dégrade les charpentes, les voûtes en lambris et les murs en pierre de tuffeau.
La Chapelle est très mutilée, les blessures sont nombreuses et elle semble vouée à la ruine, cependant le bâtiment reste globalement sain et après quelques travaux de sauvegarde, sa restauration lui permettra de retrouver toute sa splendeur».
Il y aura bien un projet puis des devis de réparation en 1826, mais qui resteront sans suite. Cette première moitié du XIXe a donc été celle de la désolation.

 

Le chanoine Lusson.

Le chanoine Lusson.

La seconde partie de ce siècle voit la situation complètement s’inverser, la chapelle des Minimes va progressivement renaître, grâce à la foi et la ténacité hors pair du chanoine Lusson, un prêtre diocésain.
Il justifie son projet par l’absence d’un sanctuaire marial à Nantes depuis la destruction de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours dans l’actuelle île Feydeau. Après avoir espéré l’acquisition de la chapelle de l’Oratoire, c’est la chapelle des Minimes qui est ensuite l’objet de ses démarches. Quand la ville de Nantes la met en vente comme bien national, le prêtre n’a pas de mal à convaincre son évêque, Mgr. Jaquemet.

 

 

Vente de la chapelle en 1849

La vente par adjudication de l’ensemble chapelle et couvent des Minimes a lieu au tribunal le 19 septembre 1849, sous l’autorité de maître Verne, père de Jules Verne.

 

 

Monument funéraire du chanoine Lusson

Tout naturellement, son premier chapelain est le chanoine Lusson.

 

 

La réhabilitation du monument est aussitôt engagée par l’architecte nantais Théodore Nau, lequel fait effectuer une première tranche de travaux d’urgence, puis des travaux d’embellissement du monument (nouvelles verrières et clés de voûte).

 

Quant au couvent des Minimes, son état de délabrement est tel que sa démolition complète est décidée.
A son emplacement, Théodore Nau est désigné par le diocèse pour reconstruire une nouvelle maison destinée à accueillir les missionnaires de Saint François de Sales.
En 1855, les missionnaires de Saint François intègrent leur nouvelle maison. Dès lors, ils prennent le nom de missionnaires ou Pères de l’Immaculée Conception et la chapelle est elle aussi placée sous le même vocable de l’Immaculée Conception.

 

Façade néo-gothique

Façade néo-gothique

A partir de 1871, une deuxième campagne de restauration est engagée sous la direction de l’architecte, nantais François Bougoüin. Celui-ci, élève de Viollet-le-Duc, va notablement transformer l’édifice, les chapelles latérales sont voûtées de pierre et décorées ; la façade ouest est re-dessinée dans le style néo-gothique.

 

 

 

 

 

 Détail de la façade

 

Pendant plus d’une centaine d’années et sous l’impulsion des Pères de l’Immaculée, la chapelle va à nouveau rayonner, bien au-delà du quartier de Richebourg.
Par leur charisme propre, ils contribuent dans tout le diocèse de Nantes en particulier, en répondant aux demandes des paroisses pour animer des missions, à réveiller et à développer la flamme de l’Evangile en s’appuyant en particulier sur la dévotion à la Vierge Marie.

Autour de la chapelle elle-même, les confréries de bienfaiteurs se multiplient pour soutenir les prières communes, apporter du réconfort aux nécessiteux et aider matériellement la mission des Pères de l’Immaculée.

chapelle immaculee membres confrerie ND du suffrage

Membres de la confrérie N.D du Suffrage