2ème Dimanche de l’Avent

EDITORIAL

Le changement est modeste sans doute. Mais il touche la prière chrétienne par excellence, « l’abrégé de tout l’Evangile », écrivait Tertullien au deuxième siècle. Saisissons-nous de ce changement pour mieux connaître la prière du « Notre Père », pour en approfondir et en goûter le sens.

Le « Notre Père », c’est la prière reçue du Christ. Elle est introduite dans l’Evangile selon Saint Luc par une phrase : « Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière » ( Lc 11, 1). Le Christ prie. Et son attitude éveille un désir chez les disciples : « Seigneur, apprends-nous à prier ». Aujourd’hui, c’est le témoignage de chrétiens qui réveille, chez des jeunes, chez des personnes éloignées de la foi, le désir de prier. A Taizé, un lycéen de Nantes me disait avoir redécouvert la prière grâce à l’assemblée des moines et jeunes présents. Qui nous a appris à prier ? Souvent, nos parents ou grands-parents. Comment nous ont-ils appris ? En priant devant nous et avec nous.

Le « Notre Père », c’est la prière des enfants. Comment Jésus, Fils Unique de Dieu, répond au désir d’apprendre à prier ? Par une méthode ? Non. Par une prière, le « Notre Père ». On n’en finit pas de discuter sur chacun des mots de la prière de Jésus. Nous n’aurons jamais fini d’en découvrir la profondeur. Et pourtant, ce n’est pas une prière d’intellectuels. C’est la prière des enfants. Nous la récitons chaque jour et plusieurs fois par jour. A l’hôpital, je l’ai dite, en donnant la main à une personne à l’agonie : pendant toute la prière, j’ai vu son visage s’illuminer d’un sourire, le sourire d’un enfant qui faisait confiance : le plus beau des commentaires ! J’accueille la prière du « Notre Père », comme une révélation du Christ Jésus : son désir, c’est de nous faire partager sa joie de Fils bien-aimé. « Quand vous priez, dites : Notre Père.. » ( Mt 6, 8 ).

Le « Notre Père », c’est la prière des frères unis les uns aux autres : ils prient leur Père commun. Dans l’Eucharistie, cette prière introduit les rites de la communion. Ensemble, nous la disons d’un même cœur. Et nous devenons toujours davantage un même corps, le Corps du Christ auquel nous communions, un Corps où tous les membres cherchent à être solidaires, dépendants les uns des autres. Dire ensemble le Notre Père, c’est grandir dans les relations si difficiles et complexes de fraternité entre nous.

Des équipes fraternelles de foi seront invitées à se rencontrer cette année autour des sept demandes du Notre Père… Un dépliant sera proposé à partir du premier dimanche de l’Avent. Ce sera une belle occasion de méditer avec la prière de Jésus, une prière filiale et fraternelle.

A quelques semaines de Noël, nous accueillons de manière nouvelle, la prière du « Notre Père ». « Ne nous laisse pas entrer en tentation », dans la tentation de désespérer de Dieu, de douter de Sa Présence aujourd’hui. Au contraire ! Prépare-nous à recevoir, qui que nous soyons, en bonne santé ou malades, jeunes ou moins jeunes, autochtones ou exilés, le don pour tous les temps et l’humanité tout entière : « Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils Unique » (Jn 3, 16 ).

+Jean-Paul James
évêque de Nantes

LITURGIE DE LA PAROLE

10 décembre 2017 : 2ème dimanche de l’Avent

 

PREMIÈRE LECTURE

Préparer le chemin du Seigneur

Lecture du livre d’Isaïe

« Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cÅ“ur de Jérusalem et proclamez que son service est accompli, que son crime est pardonné, et qu’elle a reçu de la main du Seigneur double punition pour toutes ses fautes. »
Une voix proclame : « Préparez à travers le désert le chemin du Seigneur. Tracez dans les terres arides une route aplanie pour notre Dieu. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées, les passages tortueux deviendront droits, et les escarpements seront changés en plaine. Alors la gloire du Seigneur se révélera et tous en même temps verront que la bouche du Seigneur a parlé. »
Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à Sion. Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda :« Voici votre Dieu. » Voici le Seigneur Dieu : il vient avec puissance et son bras est victorieux. Le fruit de sa victoire l’accompagne et ses trophées le précèdent. Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cÅ“ur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits.

Parole du Seigneur.

PSAUME

Fais-nous voir ton Amour, Seigneur, donne nous ton salut

J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ?
Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple.
Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.

Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s’embrassent ;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.

Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
La justice marchera devant lui,
et ses pas traceront le chemin.

DEUXIÈME LECTURE

Nous attendons les cieux nouveaux et la terre nouvelle

Lecture de la deuxième lettre de Saint Pierre, Apôtre

Frères bien-aimés, il y a une chose que vous ne devez pas oublier : pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour. Le Seigneur n’est pas en retard pour tenir sa promesse, comme le pensent certaines personnes ; c’est pour vous qu’il patiente : car il n’accepte pas d’en laisser quelques-uns se perdre ; mais il veut que tous aient le temps de se convertir. Pourtant, le jour du Seigneur viendra comme un voleur. Alors les cieux disparaîtront avec fracas, les éléments en feu seront détruits, la terre, avec tout ce qu’on y a fait, sera brûlée. Ainsi, puisque tout cela est en voie de destruction, vous voyez quels hommes vous devez être, quelle sainteté de vie, quel respect de Dieu vous devez avoir, vous qui attendez avec tant d’impatience la venue du jour de Dieu (ce jour où les cieux embrasés seront détruits, où les éléments en feu se désagrégeront). Car ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice.
Dans l’attente de ce jour, frères bien-aimés, faites donc tout pour que le Christ vous trouve nets et irréprochables, dans la paix.

Parole du Seigneur.

ÉVANGILE

Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez la route : 
tout homme verra le salut de Dieu.

Jean Baptiste annonce la venue du Seigneur

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Marc

Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu.
Il était écrit dans le livre du prophète Isaïe : Voici que j’envoie mon messager devant toi, pour préparer la route. À travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. Et Jean Baptiste parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés.
Toute la Judée, tout Jérusalem, venait à lui. Tous se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain, en reconnaissant leurs péchés. Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins, et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés dans l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

Acclamons la Parole de Dieu.

 

 

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