2016 – Messe du soir de Noël
Pour Noël, la façade de la cathédrale s’habille de lumière. Vie. Musique. Couleurs chaleureuses. Des foules se déplacent. De toutes sensibilités. De tous âges. Foule admirative. Au coude à coude. Sans violence. C’est la Paix de Noël. Celui que nous fêtons, s’appelle le « Prince de la Paix ». Les anges chantent : « Gloire à Dieu et paix sur la terre ». Avec tant de nos contemporains, je souhaite que la Paix de Dieu s’installe dans nos cÅ“urs et que nous soyons des artisans de paix.
Sans doute, sommes-nous entrés dans la cathédrale, l’esprit préoccupé par les sujets d’actualités : drame vécu par les habitants d’Alep. Attentats à Berlin qui nous réveillent le souvenir terrible de ceux de Nice, Paris ou St Etienne du Rouvray. Et puis s’ajoutent nos propres difficultés, celles des membres de nos familles : soucis dans le travail, problèmes de santé ou de logement. Tout cela paraît bien lourd. Comment croire au « Prince de la Paix » ? Dans nos entourages, certains sourient : vous y croyez encore ? Depuis 2000 ans, où est-elle cette paix ? Alors aurions-nous tort de venir ? De nous attacher à cette fête ? Au contraire ! Noël a encore plus d’actualité.
Nous fêtons Noël, non pas pour oublier notre monde, mais pour présenter au Prince de la Paix, le poids de ses souffrances, de ses inquiétudes pour demain. Et que peut faire l’Enfant-Dieu ? Ca n’est pas un magicien, non ! Mais Il peut transformer les cÅ“urs, en y mettant Sa Paix. « Acquiers la paix intérieure, disait un moine russe, et des milliers autour de toi, trouveront le salut ». Oui, c’est d’abord notre cÅ“ur qui a besoin d’être changé. « La paix naît d’un cÅ“ur nouveau » (JP II ). Le Prince de la Paix transforme nos cÅ“urs et nous sauve de l’indifférence, de la violence, de l’égoïsme et du chacun pour soi. C’est cela la grâce de Noël, et elle agit déjà en nous : les cadeaux, les voeux que nous allons échanger n’en sont-ils pas le signe ? Le signe d’un coeur habité par la Paix et qui s’ouvre aux autres.
Mais qui est-il ce Prince de la Paix ? « Venez à la crèche. vous verrez un enfant couché dans une mangeoire ». Quoi ? Mais c’est dérisoire ! Ricanent certains. Oui, il se présente dans la faiblesse, la fragilité, la douceur d’un nouveau-né. Il ne se présente pas avec la force des armes, des idéologies, de l’argent ou du pouvoir. Tant de César Auguste se sont présentés ainsi et se sont écroulés. Le monde est couvert de blessures douloureuses, s’écriait un frère copte d’Egypte, car sa grande maladie est : qui est le plus grand ? Mais aujourd’hui, dans l’enfant de la crèche nous avons trouvé le remède . Ni nous, ni le monde entier nous ne trouverons la paix, si nous ne retournons pas te rencontrer dans la mangeoire de Bethléem ». La paix jaillit de la chaleur de l’amour, de la simplicité, du souci des plus fragiles de nos frères, de notre ardent désir à faire le bien. Dans l’année qui va s’ouvrir, je vous appelle à être, à la suite du Christ, des artisans de paix.
Ils sont artisans de paix, les parents et grands-parents, les familles qui misent sur une vie simple, sur le don de soi, l’accueil de la vie, qui par les cadeaux, vont se dire l’affection qui les unit.
Ils sont artisans de paix ceux qui ne se résignent pas à l’échec scolaire de jeunes, à la misère des sans-logis, mais qui sont des messagers actifs du service des autres.
Ils sont artisans de paix tous ceux qui cherchent à résoudre les conflits par le dialogue et non par l’agression physique ou verbale.
Vous êtes artisans de paix, vous tous qui gardez le courage d’ aller à la rencontre des autres. Vous faites partie de la foule de tous ceux qui sont venus et viennent à la crèche, accueillir du Christ sa Paix et chanter : Gloire à Dieu et paix sur terre aux hommes qu’il aime.
Amen
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