Le choix des électeurs a conduit à un second tour des élections présidentielles opposant, le dimanche 7 mai, Madame Marine Le Pen à Monsieur Emmanuel Macron. C’est le temps ultime de la lecture des programmes, de l’écoute des candidats et de la confrontation des projets pour les français et pour la France. Mais beaucoup sont légitimement perplexes. J’en appelle à la raison et à la prise de recul dans un climat hystérisé par des prises de paroles passionnelles.
Comme catholiques, citoyens à part entière au milieu de nos contemporains, nous pouvons penser que ces programmes ne correspondent pas à ce que nous croyons. Il nous faut pourtant faire un choix. Dans l’isoloir, lieu symbolique exprimant notre décision en conscience, chacun devra se déterminer. Ces choix nous engagent, nous et les générations futures.
Certains pensent que voter Madame Marine Le Pen est la seule voie possible pour être fidèle à la foi chrétienne. L’Évangile ne doit pas être ainsi instrumentalisé. Dresser un pays contre les autres, des personnes contre les autres, une religion contre les autres ne permet pas de reconnaître l’appel du Christ à vivre la fraternité entre personnes et entre peuples. Depuis la fin de la dernière guerre mondiale, plusieurs hommes politiques et parmi eux des chrétiens, ont promu l’union européenne, beau projet sans doute imparfait, mais réellement porteur de paix et de solidarité entre des peuples. « Les difficultés que nous rencontrons, ne sont pas un appel au renoncement, écrivent les évêques ; elles nous invitent à investir toutes nos capacités pour construire une société plus juste, plus fraternelle dans ses diversités et plus respectueuse de chacun ».
Nantes, 29 Avril 2017
Mgr Jean-Paul James, Évêque de Nantes
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