La chapelle des Minimes (XVII° siècle)

L’implantation des Minimes à Nantes, dans le quartier de Richebourg en particulier, va être compliquée et très longue : entre la demande de François II exprimée à François de Paule en 1481 et leur entrée dans le couvent de Richebourg dans les années 1590/1600, près de 120 années se seront écoulées !

 

Fortifications de Nantes

Fortifications de Nantes

Les premiers obstacles sont venus des échevins de la ville qui refusent l’édification d’un couvent près du château car il risquait, pensaient-ils, d’en faire un point vulnérable des fortifications de la cité.

 

 

 

 

 

D’autre part, et en dépit du don de la chapelle à François de Paule par Anne de Bretagne en 1488, le chapelain en place craint que l’arrivée des Minimes le prive de l’exercice de son ministère et aussi, de… son traitement.

Une autre opposition est venue des ordres mendiants déjà établis à Nantes, qui refusent la création d’un nouveau monastère voué à la pauvreté.

En 1587, après une demande écrite adressée à l’évêque de Nantes Philippe-du-Bec, au roi de France Henri III et au duc de Mercoeur gouverneur de Bretagne, les « Bonshommes », autre nom donné aux Minimes, obtiennent :

– De l’évêque son accord pour s’installer provisoirement dans les logements de la Fosse
– Du roi la reconnaissance de leur droit sur la chapelle.
– Du gouverneur en 1590 l’autorisation de venir occuper la chapelle et la maison attenante.

 

Façade du XVIIe siècle

Façade du XVIIe siècle

En 1593, nouvelle étape pour les Minimes : ils intègrent leur nouveau couvent attenant à la chapelle, Ils disposent d’un ensemble monastique complet comprenant église, cellules, salle capitulaire, cloître, jardins et dépendances, s’étendant jusqu’à l’actuelle rue Henri IV.

Les Bonshommes vont ainsi, par l’exemplarité de leur vie, rayonner sur le quartier de Richebourg et la ville.

 

 

 

 

 

 

Religieux Minime

Religieux Minime

Toutefois, l’entrée officielle des Minimes à Richebourg n’eut lieu que… le 27 octobre 1602, soit après « la disparition régulière des deux chapelains » qui assuraient encore leur ministère dans le sanctuaire.

 

 

En juillet 1626, sous le règne du roi Louis XIII, les Etats généraux de Bretagne sont réunis à Nantes, autour du roi et de Richelieu.

 

 

 

 

 

Gaston d'Orléans

Gaston d’Orléans

Le 6 août, en présence de la Cour, Gaston d’Orléans, le frère du roi, épouse Marie de Bourbon, duchesse de Montpensier ; l’office religieux a lieu à la chapelle des Minimes qui se trouve être à mi-chemin entre le château et la propriété de La Mironnerie, où réside la reine-mère Marie de Médicis pendant son séjour à Nantes.
Cet évènement va une nouvelle fois changer le destin des Bonshommes: les dons et fondations en leur faveur leur permettent d’envisager l’agrandissement de leur chapelle.

 

 

 

Façade du XVIIe siècle

Façade du XVIIe siècle

Son extension a lieu de 1630 à 1650 avec deux travées de nef, un collatéral au sud et au nord comportant trois chapelles, un « érail » (salle de réunion) contre la sacristie du XVe.

Une nouvelle façade est édifiée de 1677 à 1681.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Père de Montfort

Le Père de Montfort

A la fin du XVIIe siècle, un autre personnage marque Nantes et sa région : le Père de Montfort, animé d’un zèle missionnaire hors du commun, il bouscule bien des habitudes en mettant en œuvre un apostolat s’appuyant sur les valeurs évangéliques. Le Père de Montfort est représenté dans la chapelle par une statue placée dans la première chapelle latérale, près de saint Antoine et de saint François de Paule. Il a prêché la mission à la paroisse Saint Clément en 1700.

 

 

 

 

 

Au début du XVIIIe siècle, les Minimes sont une dizaine. Leur couvent, qui s’étend jusqu’à la Motte Saint-Pierre (l’actuel Cours Saint-Pierre), va subir les transformations du quartier décidées par le maire de Nantes, Gérard Mellier : pour aménager en promenades publiques les Cours des Etats (de nos jours appelés Cours Saint-Pierre et Saint-André), ce qui va aussi amputer la propriété des Minimes.

 

En 1727, une chicanerie a lieu entre la ville et les Minimes, le litige est réglé au tribunal et ils sont dépossédés du terrain longeant les Cours et ceci, afin de permettre de continuer l’aménagement urbain.

 

Hôtel St Pern

Hôtel St Pern

En 1770, un premier hôtel particulier est construit à l’angle de la rue des Etats (l’actuelle rue Henri IV) et de la rue des Minimes (l’actuelle rue Malherbe) pour le compte du chirurgien Minée ; son fils, Julien Minée, sera l’évêque constitutionnel à Nantes entre 1791 et 1802.

 

 

Par la suite, d’autres immeubles seront édifiés, entourant sur deux côtés le couvent des Bonshommes.