La période révolutionnaire

Au début de la Révolution, les Minimes ne sont plus que six dans leur couvent et, s’ils sont, dit-on, « moins fervents » que leurs voisins chartreux, ils ont gardé l’esprit de pauvreté et pratiquent la charité autour d’eux.

Plan de Nantes 1766

Plan de Nantes 1766

Jusqu’à la disparition du dernier Minime en 1796, ils vivent et subissent les étapes de l’irrésistible avancée de la tourmente révolutionnaire.
D’abord, la communauté des Minimes adhère elle aussi à la Constitution civile du clergé.
Le 25 mars 1790, les municipaux viennent « visiter » le couvent et annoncent aux religieux leur prochaine obligation de quitter les lieux.
En juin 1790, ils font allégeance au nouveau président de l’Assemblée administrative du département de Loire-Inférieure.
Le 25 février 1791, le Directoire du département de Loire Inférieure ordonne aux Minimes de quitter leur maison et de se rendre au couvent des Cordeliers de Bourgneuf (l’actuel Bougneuf-en-Retz).
Le 1er avril, un nouvel arrêt confirme leur expulsion.
La communauté se disperse, définitivement. Chacun prend alors une destination selon sa conscience et son tempérament :
– Un seul moine, René Alix, refuse tout nouveau serment et tente de partir en Espagne.
– Deux moines, René Bourot et Jean Coeffeteau, acceptent les dernières conditions et restent dans le couvent en attendant une affectation dans une paroisse.
– Trois moines, Joseph Sologne, Jean de Saint Blancard et Philippe Cherrière, refusent dans un premier temps tout nouveau serment, puis se ravisent en juin 1792, ils sont alors emprisonnés avec d’autres religieux.

En septembre 1793, Carrier est à Nantes, envoyé par la Convention. Le 27 novembre 1793, trois Minimes font partie du groupe de 132 Nantais qui prennent, à pied, sous bonne escorte le chemin de Paris pour y être jugés. Ceux qui parviennent à Paris sont jugés en août 1794 et… acquittés.
Parmi eux, René Bourot revient à Nantes et meurt misérablement en décembre 1796. Avec lui, disparaît le dernier Minime de Nantes.

 

Chapelle de Minimes en 1837

Chapelle des Minimes en 1837

Le couvent, et la chapelle des Minimes en particulier, vont connaître les pires années de leur histoire. Ouverts et pillés, les bâtiments sont ensuite vendus et divers occupants s’y succèdent ; leur utilisation change aussi :
La chapelle est successivement une brasserie, une tannerie, puis une serrurerie et enfin une grange à fourrage. Les bâtiments conventuels abritent une raffinerie de sucre !